Ce qu’il y a de fascinant dans le fait de changer de vie, c’est qu’il vient souvent avec une dynamique de tsunami. Vous dites au revoir à une vie, mais pas seulement. Vous dites au revoir à ce que vous étiez, à ce que vous aimiez et aux personnes qui n’ont plus leur place dans votre futur. Vous faites des sacrifices pour ne plus vous perdre sur le chemin des autres, mais bien revenir sur le vôtre. Changer de direction, ça peut occasionner tout un tas de choses : des carambolages, des alignements aussi, et surtout une grande adaptation.
Il y a une semaine, j’ai quitté mon nid dans le 18ᵉ arrondissement de Paris. Cet espace que j’aimais tant. Le tapis y était vert, les voiles blancs recouvraient des baies vitrées qui donnaient sur une cour verdoyante. Toutes les pièces étaient ouvertes, aucune porte ne séparait la chambre du salon, comme une extension du confort. J’avais un grand canapé blanc, plus très blanc, une table basse remplie de bouquins, de grigris, d’objets d’affection et de jolies couleurs. Il y avait aussi le coin vinyle. Que je l’aimais, ce coin ! Ces disques d’un autre temps que j’ai trouvés un à un et écoutés jusqu’à épuisement. Ce grésillement au début me fait toujours frissonner. C’est comme si j’entrais dans un souvenir, que je pénétrais dans un espace-temps loin, très loin de ce qui se passe dans l’instant. Il y a une odeur de palo santo qui flotte, toujours. Des cristaux, des tonnes de bouquins. Des luminaires aussi, parce que la lumière a pour moi une importance capitale. Toujours chaude et le plus tamisée possible. Créer la douceur d’un coucher de soleil constant et laisser la pénombre me guider dans mes rituels du soir. Mon matelas était par terre. D’abord comme un choix temporaire, c’est quelque chose que j’aimais finalement vraiment beaucoup. Dormir proche de la terre, n’entendre aucun bruit de lattes, de craquements, mais plonger dans mon lit comme dans un sable mouvant.
Mon bureau des années 60, que mes meilleurs amis m’ont offert pour mon anniversaire, lui aussi, était rempli de livres, de fleurs (toujours), de bougies, de carnets… Je remarque que chaque recoin était comme un carnet de route. J’ai besoin que tout me rappelle qui je suis. J’aime que tout soit bas, terre à terre, alors que je ne le suis pas. J’aime être sur le tapis pour écouter la musique et lire parfois. Je mange tout le temps assise au sol, en tailleur. C’est d’ailleurs un de mes signes particuliers très étranges. Depuis toute petite, je ne sais manger autrement qu’en tailleur. Même à table, sur une chaise. Mes jambes demeurent liées. L’exercice au restaurant est vraiment drôle à regarder. Je me retrouve souvent, sans m’en apercevoir, avec un pied sous les fesses et l’autre qui se balance. Je sais, c’est bizarre. Bref.
Il y avait aussi la salle de bain, avec cette crédence des années 70, une crédence originale, bleutée, qui n’a jamais été recouverte par de la modernité. Je prenais des bains sur un air de Janis Joplin. Les bougies étaient partout. Vous ne trouvez pas que les salles de bain ont le don de nous aveugler avec cette lumière blanche, clinique, et en même temps, elles nous en montrent dix fois trop ? Le carnage sur mon visage, c’est à cause de la lumière. Tant de réalité n’est pas nécessaire.
Il y a des bougies parfumées de cèdre, de pin, de bois, de cuir et d’autres, neutres, qui venaient les accompagner. J’ai toujours un bouquin posé sur le rebord de la baignoire. C’est un endroit où je me sens vraiment bien et où j’ai vécu toutes les émotions possibles.
La cuisine, fidèle aux 70’s, était marron avec une crédence dans les tons orangés. Il y avait un petit rebord de fenêtre où je mettais mes plantes, mes pierres, des bougies, des livres aussi. Ce n’était jamais parfaitement propre. Parfois, il y avait de la cendre d’encens sur la table basse, de la poussière sur mes luminaires et des fleurs séchées sur mon bureau… mais j’adorais cet appartement. Il me ressemblait. Mon refuge, ma bulle, là où sont nés des amours, là où sont mortes des parties de moi, là où j’ai commencé et terminé un job, là où j’ai essuyé les larmes de mes amies, là où Harry (mon chien) venait lécher les miennes. Là où j’ai dansé en petite culotte, contemplé le soleil matinal se mêler aux feuilles pour enfin dessiner des silhouettes poétiques sur mes rideaux en lin beige. Je les ai regardés pendant des heures. C’était ça, ma télévision.
J’ai tout quitté. En quelques semaines. Un choix d’urgence, de nécessité même, qui m’a demandé beaucoup personnellement et aussi d’abandonner tout un tas d’idées préconçues qui viennent ternir les décisions que je m’apprête à vous expliquer.
C’est quitter une ville qui me fait vibrer autant qu’elle me fait vriller, une ville où j’ai été si heureuse, amoureuse, à vélo, les cheveux au vent et le cœur battant la chamade. C’est une ville qui a vu naître des amitiés incroyables, la découverte de livres qui ont changé ma vie. C’est une ville où j’ai adopté mon chien, qui lui aussi a changé ma vie. C’est une ville où j’ai grandi, dans la douleur certes, mais j’ai grandi. Une ville qui m’a fait toucher toutes les limites possible, fait faire de grandes bêtises, goûter au danger et à l’insécurité mais je ne regrette rien. J’ai perdu des points de vie mais j’ai vraiment vécu.
Cette étape de vie importante, à l’aube de mes 35 ans, est marquée par une décision big bang : retourner vivre quelques mois chez ma maman. Oui. Et ma grand-mère de 81 ans. Toutes les trois sous le même toit. Trois façons de penser, de manger, de respirer et penser le bonheur. Au début, j’ai beaucoup pleuré. C’est un grand sacrifice d’abandonner 14 ans de vie en solitaire pour retourner chez sa mère. Moi la sauvage, la maniaque du silence, la contemplative, l’introvertie, l’ermite. Redemander la permission, s’organiser en fonction des autres, partager les repas autour d’une table à manger, supporter le son de la télévision toujours allumée, faire les corvées, devoir se justifier. Honnêtement, j’ai beaucoup pleuré mais après quelques jours c’est un grand soulagement qui a pris toute la place dans ma poitrine. Le soulagement de faire ce qu’on ne peut d’ordinaire pas faire à mon âge, prendre sa retraite (temporaire), ralentir. Je n’ai ni amoureux, ni enfant, ni achat, ni job. Rien. Dit comme ça c’est pitoyable. Mais en fait c’est un putain de luxe. C’est prendre quelques mois pour me refaire une santé tant financière que psychologique. C’est me donner le temps de réfléchir à ce que je veux faire sans être étouffée par l’obligation de marcher sinon on crève. Il y a pas d’enfant à nourrir, de mari à satisfaire, de loyer à payer, l’obligation d’aller bien même si tout va mal. C’est prendre une décision “humiliante” pour la société mais qui s’avère être une incroyable occasion de tout recommencer comme il faut et à mon rythme.
Alors je suis là, à apprécier le privilège de voir ma grand-mère tous les jours (mon dernier grand-parent), j’ai des conversations d’adultes avec ma mère qui a des allures de meilleure amie, mon chien n’est plus jamais seul à la maison et je mange matin, midi et soir. Je me couche avant minuit aussi et je me lève à 6h30 le matin. C’est reprendre là où ça a foiré et repartir sur les bases à présent solides pour faire de meilleurs choix. Et il y a comme une inévitable rétrospective de ce qu’était la vie avant qui se fait.
Je me suis bien marrée. J’ai tellement vécu à 1000%. J’ai brûlé, consumé la vie. J’ai pas d’économies, pas une santé de fer non plus, pas toutes les idées en place mais j’ai voyagé, j’ai aimé jusqu’à ce que ça fasse super mal, j’ai fait l’amour à en devenir folle, j’ai dépensé, je me suis dépensée aussi, j’ai bu, beaucoup. J’ai dansé, dragué, je me suis sentie belle, parfois moins c’est certain. J’ai vécu certaines expériences que je raconterai à qui voudra bien l’entendre quand je serais vieille et que j’embellirai tous mes souvenirs. Je me suis marée oui. Beaucoup abîmée aussi. Mais on est pas tous égaux vous savez. Certains arrivent à traverser tous les caps sans aucun problème. Faire des études, avoir un super job, gagner beaucoup d’argent et faire toutes les économies pour acheter un appartement à 30 ans. Certains tombent amoureux une seule fois et font les choses dans l’ordre : appartement, soirées qu’entre couples, mariage, bébé. Je les regarde complètement fascinée en buvant mon verre de rouge assise au bar en train d’attendre un énième date qui est parti aux toilettes et qui ne changera pas ma vie.
Parfois, j’ai l’impression que c’est vraiment le gros lot pour certains. Ils ne sont pas embêtés par une santé mentale étouffante, par des traumas, le désamour, l’abandon d’amis, d’amants, de père même. Ils se marient sous le regard plein d’émotion de leurs parents et des tonnes d’amis. Qui a autant d’amis ??? Ils ne sont pas en train de vivre un ultra-trail de la vie pour arriver à une paix intérieure. Ces gens-là vivent juste. Sans trop se poser de questions, sans trop aller chez le psy parce que tout va bien, ou peut-être pas, mais il y a beaucoup de place sous le tapis pour cacher tout ça et ça ne les affecte pas vraiment. Ils vont en week-end dans leur maison de campagne en Bretagne, en Normandie, à Biarritz. Tous leurs amis viennent, ils ne supplient pas un an avant que tout le monde bloque son agenda pour un week-end qui ne se fera finalement pas.
Attention, je ne porte aucun jugement, ça me fascine juste. Je trouve ces gens fascinants. C’est vraiment quelque chose que je vois, je hoche la tête, je souris pour eux en les voyant tout construire. Moi, je suis de l’autre côté du trottoir, avec un gros sandwich et je mâche un trop gros morceau. Tout est galère, même le sandwich. lol.
Me suis-je encore égarée ? Absolument. Pourquoi j’ai appelé cet article “Les chaises musicales” ? D’ailleurs, on est d’accord que tout le monde ici a un jour joué aux chaises musicales. Je rappelle les règles :
Les joueurs doivent marcher autour des chaises pendant que la musique est diffusée et être assis sur une chaise quand la musique est arrêtée. Celui qui ne trouve pas de siège est éliminé et quitte le jeu.
Eh bien, pour moi, les chaises sont mes choix de vie. J’ai marché autour sur une musique plus ou moins entraînante et je me suis assise sur chacune. Sauf que personne n’a été éliminé du jeu, parce qu’il n’y a toujours eu que moi. Ce sont les chaises qui ont quitté le jeu.
Les chaises ont quitté le jeu, oui. Et moi, je suis restée debout, un peu sonnée, un peu hagarde, le souffle court comme après un sprint qu’on n’avait pas prévu de courir. Mais c’est drôle, parce que quand on n’a plus de chaise sous les fesses, on découvre qu’on a des jambes. Et qu’on peut avancer, encore. Qu’on peut même danser, si on veut.
Les premiers jours, c’est étrange. Comme une sensation de vide, de flottement. J’ai cherché l’équilibre, vacillé entre la peur et le soulagement, entre l’envie de me rouler en boule sous une couverture et celle d’écrire une nouvelle page. Et puis, doucement, j’ai commencé à voir ce qui était en train de se jouer. Ce n’était pas une fin, mais un entre-deux. Une mue.
Je suis retournée chez ma mère comme on pose ses valises un instant avant de repartir. Loin d’être une régression, c’était un sas de décompression. Un endroit où déposer mon armure, où respirer à nouveau sans cette pression constante d’avoir à prouver quelque chose. J’ai appris à me lever tôt, à apprécier le café chaud du matin sans précipitation, à laisser le silence de la maison m’envelopper. J’ai redécouvert la simplicité des choses qui apaisent. Parler avec ma grand-mère et écouter son rire clair résonner dans la cuisine. Sentir mon chien se lover contre moi sans avoir à me demander combien de temps je pourrais encore lui offrir cette stabilité. Lire sans regarder l’heure. Marcher sans but, juste pour le plaisir de sentir l’air sur mon visage.
Petit à petit, la peur du vide a laissé place à une autre émotion : la gratitude. Gratitude d’avoir pu choisir ce temps de pause, gratitude d’avoir un endroit où atterrir sans me fracasser. Gratitude pour ces mois à moi, ces mois où tout est possible, où rien n’est figé. Où je peux me réinventer.
Parce que c’est ça, au fond, que j’ai compris : il n’y a pas de chaise définitive. On en teste, on s’assoit, on se relève, on bouge. Et parfois, au lieu d’attendre qu’une chaise apparaisse, on apprend à créer la nôtre, sur-mesure, en équilibre sur nos propres choix.
Alors oui, je suis debout. Mais cette fois, ce n’est plus par défaut. C’est par envie. Et cette fois, la musique, c’est moi qui la choisis.
What’s fascinating about changing your life is that it often comes with the force of a tsunami. You’re saying goodbye to a life, but not just that. You’re saying goodbye to who you were, to what you loved, and to the people who no longer have a place in your future. You make sacrifices to stop losing yourself on someone else’s path and finally return to your own. Changing direction can trigger all kinds of things—collisions, alignments, and, most of all, major adaptation.
A week ago, I left my nest in the 18th arrondissement of Paris. That space I loved so much. The carpet was green, white curtains covered the large windows that opened onto a lush courtyard. Every room was open—no doors separating the bedroom from the living room, like an extension of comfort. I had a big white couch, not so white anymore, a coffee table cluttered with books, trinkets, sentimental objects, and beautiful colors. There was also the vinyl corner. Oh, how I loved that corner! Those records from another era, found one by one, played until they were worn out. That crackling sound at the beginning always gives me chills. It’s like stepping into a memory, entering a time warp far, far away from the present moment. The scent of palo santo always lingers. Crystals, stacks of books. Lamps too, because lighting is crucial to me. Always warm, as dim as possible. Creating the softness of a constant sunset, letting the twilight guide me through my evening rituals.
My mattress was on the floor. At first, it was meant to be temporary, but I ended up loving it. Sleeping close to the ground, no creaking bed slats, no noises—just sinking into my bed like quicksand.
My 1960s desk, a birthday gift from my best friends, was filled with books, flowers (always), candles, notebooks… I realize now that every corner was like a travel journal. I need everything around me to remind me of who I am. I love that everything is low, grounded—even though I am not. I love sitting on the carpet to listen to music, sometimes to read. I always eat sitting cross-legged on the floor. It’s actually a very weird trait of mine. Since I was a kid, I haven’t been able to eat any other way, even at a table, even on a chair. My legs stay crossed. Eating at a restaurant is a whole performance. I often find myself, without realizing it, with one foot tucked under me, the other swinging. I know, it’s strange. Anyway.
There was also the bathroom, with its original 70s blue-tinted tiles that had never been covered up with modernity. I take baths to the sound of Janis Joplin. Candles everywhere. Don’t you think bathrooms have this way of blinding us with their clinical white light while also showing us way too much? The disaster on my face? It’s the lighting. That much reality is just unnecessary.
There were scented candles—cedar, pine, wood, leather—and some neutral ones to balance them out. I always had a book resting on the bathtub’s edge. It was a space where I truly felt at peace, where I experienced every possible emotion.
The kitchen, true to its 70s style, was brown with an orange-tinted backsplash. There was a little windowsill where I kept my plants, my stones, candles, and books too. It was never perfectly clean. Sometimes, there was incense ash on the coffee table, dust on my lamps, dried flowers on my desk… but I adored that apartment. It reflected me. My refuge, my bubble—the place where love stories began, where parts of me died, where I started and ended a job, where I wiped away my friends' tears, where Harry (my dog) licked away mine. Where I danced around in my underwear, watched the morning sun blend with the leaves to paint poetic silhouettes on my beige linen curtains. I stared at them for hours. That was my TV.
I left it all. In just a few weeks. An urgent, necessary choice that demanded a lot from me, personally, and forced me to let go of a whole set of preconceived ideas that cloud the decisions I’m about to explain.
Leaving a city that excites me as much as it drives me crazy. A city where I’ve been so happy, so in love, riding my bike with the wind in my hair and my heart racing. A city that birthed incredible friendships, that led me to books that changed my life. A city where I adopted my dog—who also changed my life. A city where I grew up, painfully, yes, but I grew. A city that pushed me to every possible limit, made me make huge mistakes, exposed me to danger and insecurity, but I regret nothing. I lost a few life points, but I really lived.
This pivotal stage in my life, at the dawn of my 35th birthday, is marked by a big bang decision: moving back in with my mom for a few months. Yes. And my 81-year-old grandmother. The three of us under one roof. Three different ways of thinking, eating, breathing, and defining happiness. At first, I cried a lot. It’s a big sacrifice to leave behind 14 years of living alone to move back home. Me—the loner, the silence addict, the contemplative, the introvert, the hermit. Asking for permission again, adjusting to others, eating meals together at the table, enduring the ever-present sound of the TV, doing chores, having to justify myself. Honestly, I cried a lot.
But after a few days, relief filled my chest. The relief of doing something most people my age can’t: taking an early (temporary) retirement, slowing down. No partner, no kids, no mortgage, no job. Nothing. Sounds pathetic when I say it like that. But actually, it’s a fucking luxury. Taking a few months to rebuild both financially and mentally. Giving myself time to figure things out without suffocating under the pressure of “keep moving or die.” No kids to feed, no husband to please, no rent to pay, no obligation to pretend I’m okay when I’m not.
It’s making a decision that society sees as “humiliating” but that is, in reality, an incredible chance to start over properly, at my own pace.
So here I am, appreciating the privilege of seeing my grandmother every day (my last living grandparent), having adult conversations with my mother who now feels like a best friend, knowing my dog is never alone, and eating three full meals a day. I sleep before midnight. I wake up at 6:30 AM. It’s about fixing where things went wrong and rebuilding on solid ground for better choices ahead.
And naturally, it sparks a reflection on what life used to be. I had so much fun. I lived at 1000%. I burned through life. No savings, not the best health, not all the pieces in place. But I traveled, I loved until it hurt, I made love until I went crazy, I spent money, I exhausted myself, I drank—a lot. I danced, I flirted, I felt beautiful, sometimes less. I lived experiences I’ll embellish when I’m old and telling my stories.
Some people move through life effortlessly—good job, big savings, apartment by 30. Some fall in love once, follow the steps: apartment, dinner parties with other couples, marriage, baby. I watch them, fascinated, sipping red wine at a bar, waiting for another date that won’t change my life.
I called this piece “Musical Chairs” because, in life, the chairs are our choices. I walked around them while the music played, sat in each one. But no one was ever eliminated, because it was always just me. The chairs left the game.
The chairs left, and I stood there—stunned, breathless, like after an unexpected sprint. But here’s the thing: when there’s no chair under you, you realize you have legs. You can keep moving. You can even dance if you want.
At first, it feels strange—like floating in a void. But then, I saw it wasn’t an end. It was an in-between. A transformation.
So yes, I’m standing. But this time, not by default. By choice. And this time, I’m the one choosing the music.
Une nouvelle route, une nouvelle direction vers l’alignement et la paix intérieur. Tu travailles dure pour te transcender, tu te bats comme une lion pour vivre. Bravo ❤️
Nouveau chapitre ! 💪🏻💪🏻